Le 14 janvier, le ministère des Sports et le ministère des Solidarités et de la Santé ont officialisé la liste des 138 premières Maisons Sport-Santé (MSS), dont 14 en Île-de-France, certifiées et réparties sur l’ensemble du territoire national. 500 sont prévues d’ici 2022. Leur spécificité réside dans la collaboration étroite entre professionnels du sport et de la santé qu’elles requièrent pour offrir un suivi sur mesure prenant en compte l’âge, l’état de santé et le niveau de la personne à accompagner. Présentation de ce concept inédit qui a vocation à mobiliser les clubs franciliens.
Le sport, c’est la santé. L’adage est plus que jamais devenu réalité avec l’avènement des Maisons Sport-Santé. Des entités nées dans le cadre de la Stratégie Nationale Sport Santé (SNSS) officialisée il y a maintenant près d’un an, le 25 mars 2019. Un plan qui vise à promouvoir la santé et le bien-être par l’activité physique et sportive mais également à développer le recours à l’activité physique adaptée à visée thérapeutique. En clair, le but est de faire faire du sport à ceux qui, aujourd’hui, n’en font pas ou plus ainsi qu’à ceux qui n’ont plus le choix et qui doivent en faire pour des raisons médicales. En somme, de lutter contre une sédentarité aux conséquences forcément délétères. Que pareille prise de conscience soit spontanée ou mue par une prescription, le Gouvernement entend mettre à leur disposition un nouveau type de structure d’accueil, dédié et de proximité : la Maison Sport-Santé. C’est notamment là que ce nouveau public élargi, visé par la SNSS, pourra bénéficier d’un programme sport-santé personnalisé, éducatif, préventif et thérapeutique dans le but de maintenir ou, mieux, d’améliorer sa santé en s’adonnant à une Activité Physique et Sportive (APS) ou Adaptée (APA) sécurisée car encadrée par des professionnels formés.
Les MSS doivent donc servir de support pour inciter les uns et les autres à intégrer pour la première fois ou à renouer avec un programme d’activité physique et/ou sportive. Et ce, avec l’ambition que la démarche débouche sur un changement durable de comportement sous la forme d’une pratique régulière, que celle-ci soit autonome ou au sein d’une structure sportive classique. En particulier s’agissant des patients atteints de maladie chronique ou d’Affection de Longue Durée (ALD) et objets d’une prescription médicale d’activité physique adaptée par leur médecin traitant mais également des individus en situation de précarité socio-économique.
« Un véritable espace de mise en réseau »
Des missions qui expliquent que la MSS soit tout à la fois un espace d’accueil destiné à informer et à orienter les intéressés quant à leur programme Sport Santé ; un cadre dans lequel peut être réalisé un bilan des capacités physiques sur la base d’une prescription d’APA ; enfin, un lieu d’exercice de l’APS/APA mais également un lieu de formation transversale ou continue des acteurs du Sport Santé. Si, dans l’idéal, le présentiel est la modalité la plus évidente, l’accueil peut se faire à distance au moyen d’une plate-forme et d’outils digitaux permettant d’épauler la personne dans son programme.
Les MSS sont censées fonctionner en lien notamment avec les collectivités territoriales et les associations sportives. En effet, insiste le ministère des Solidarités et de la Santé, par son rôle d’acteur local, « la Maison Sport-Santé constitue aussi un véritable espace de mise en réseau et d’observation de la dispensation d’APS/APA à des fins de santé au service de l’écosystème territorial. Elle participe activement à la coordination (…) des différents acteurs de la santé, du sport et de l’activité physique adaptée tout au long du programme sport santé personnalisé. » À ce titre, elle faire figure de « centre de ressources ».
Les clubs là pour apporter leur savoir-faire
Concrètement, les Maisons Sport-Santé « animent un réseau d’acteurs pluriprofessionnels et pluridisciplinaires afin de mobiliser les compétences nécessaires et de créer des partenariats (sous la forme de conventionnements, N.D.L.R.) entre les différents niveaux et acteurs du territoire ». Parmi ces derniers, ceux du champ sportif et donc, les premiers d’entre eux, les clubs, lesquels sont là pour apporter leur savoir-faire. Ce qui signifie que les MSS peuvent matériellement être intégrées au sein d’une association sportive mais également d’un hôpital ou d’un établissement sportif comme un CREPS. La chose n’est pas neutre quand on sait que les MSS sont tenues de respecter une charte qualité incluant notamment les nécessaires qualifications et compétences des intervenants pour ce qui est de la dispensation de l’activité physique adaptée. En outre, elles doivent se conformer aux conditions légales d’encadrement de l’activité physique et sportive contre rémunération édictées par le Code du sport.
À noter que les candidatures pour être reconnu et labellisé comme MSS sont étudiées par un comité de programmation national après avis de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et des Directions Régionales ou Départementales du ressort géographique concerné.
Alexandre Terrini