Le Centre Aquatique Olympique (CAO), qui accueillera les épreuves de water-polo, de plongeon, de natation artistique et de boccia, verra bien le jour à Saint-Denis (93). Un équipement high-tech destiné aussi bien aux compétiteurs qu’au grand public et qui, à ce titre, sera l’un des héritages majeurs des Jeux laissés à la population francilienne.
Commençons par l’aspect esthétique. La structure, aux mensurations imposantes (30 mètres de haut pour 100 mètres de long), aura une forme incurvée avec un revêtement intégral en bois. Selon ses promoteurs, elle se veut « un écrin de bois suspendu au ciel ». Un design aux allures d’ode à la fois à la modernité et à l’écologie.
Une modularité qui autorisera divers usages
À l’intérieur, deux bassins en un, le tout sur une longueur de soixante-dix mètres, séparés par une plate-forme mobile. Plus précisément, il s’agit de créer deux bassins de dimension variable, coupés par deux murs mobiles de 2,3 mètres de profondeur et une plage d’une largeur variable pouvant aller jusqu’à 9 mètres. Une modularité qui autorisera différentes configurations et donc divers usages (apprentissage de la nage, pratique d’activités physiques, entraînement, compétition) après 2024. Il sera, par exemple, possible d’aménager deux bassins de 25 mètres dans le sens de la longueur et un troisième dans le sens de la largeur.
En effet, insiste la Métropole du Grand Paris (MGP), maître d’ouvrage du CAO, l’ensemble répond à cinq enjeux majeurs :
- permettre l’organisation de manifestations d’ampleur nationale et internationale ;
- être un équipement de référence au service des athlètes de haut niveau ;
- faciliter l’accès à la la natation et à son apprentissage ;
- développer des activités sportives destinées aux métropolitains et inciter à la pratique sportive ;
- tenir un haut niveau d’exemplarité environnementale.
Un investissement supplémentaire pour financer un espace aquatique ludique
Cerise sur le gâteau, un pont piétonnier enjambera l’autoroute A1 et reliera la piscine au Stade de France. Sauf improbable retournement de situation, le tout sortira de terre sous la houlette du groupe Bouygues qui sera chargé de mener à bien ce projet. Revers un peu moins faste de la médaille, le coût de l’opération singulièrement revu à la hausse : 174,7 millions d’euros contre 113 selon le précédent prévisionnel. Une majoration loin d’être anodine et qui inquiète certains à l’heure où la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a admis que la pandémie de Covid-19 provoquera « sans doute (…) des dépassements de coûts mais (…) que tout cela est contrôlé activement par toutes les parties prenantes, toutes les collectivités ». Dans le cas du CAO, l’augmentation du budget est la résultante de trois paramètres : une actualisation de l’évolution du marché du BTP en Île-de-France, l’inflation et enfin, un investissement supplémentaire de 20 millions d’euros pour financer un espace aquatique ludique, lequel, s’il n’était pas prévu initialement et non nécessaire aux JOP, est pourtant essentiel. Et ce, dans la mesure où il a vocation de permettre une exploitation équilibrée du CAO. De son côté, Solideo, la société publique chargée des chantiers des JOP de 2024, assure que « les coûts restent maîtrisés » et a beau jeu d’insister sur le fait que la somme nécessaire pour bâtir le centre aquatique des JOP de Tokyo 2020 avoisine 500 millions d’euros.
Le chantier du CAO doit débuter à l’été 2021 pour s’achever fin 2023. Toutefois, il doit élire domicile sur l’ancien site du centre de recherches d’ENGIE. C’est pourquoi les travaux de déconstruction de ce dernier ont déjà débuté. Le CAO ouvrira ses portes à toutes et à tous à l’été 2025, agrémenté de plusieurs installations dédiées aux activités physiques et de loisir (espaces de fitness, mur d’escalade, skate park…).
Alexandre Terrini