François Henrion, le Président du Mouvement Associatif d’Île-de-France (MADIF), explique quelle est la raison d’être de cette instance essentielle au tissu social et dont le CROS Île-de-France est un partenaire privilégié.
Quelle est la vocation du MADIF ?
Il est la déclinaison du Mouvement Associatif National. C’est une instance de coordination des grands réseaux associatifs dans divers domaines, dont les Comités Olympiques et sportifs. Dans ce cadre, le CROS Île-de-France, qui regroupe la plupart des associations sportives franciliennes par le biais des Ligues et Comités régionaux, est membre du MADIF. Plus largement, cette coordination ne signifie pas que nous ayons un pouvoir sur chacun de ces réseaux, lesquels agrègent des associations de taille très diverse qui possèdent plusieurs ou, au contraire, aucun salarié. Il s’agit simplement d’une mise en commun et d’une mutualisation, à la fois pour unir nos forces mais aussi pour faire remonter les difficultés et les problématiques auxquelles les uns et les autres sont confrontés. Nous leur apportons une aide sur le plan juridique et nous diffusons des bonnes pratiques. Surtout, nous sommes un interlocuteur identifié des pouvoirs publics, en l’occurrence, en Île-de-France, de la Préfecture de région et de la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DRJCS). Nous siégeons ainsi dans un certain nombre de commissions régionales en charge de l’attribution des subventions ainsi qu’au Fonds pour le Développement de la Vie Associative (FDVA). Enfin, nous comptons un représentant au sein du Conseil Economique, Social et Environnemental Régional (CESER).
Quel panorama faites-vous des associations sportives franciliennes ?
L’élément fondamental est que la très grande majorité d’entre elles sont gérées par des bénévoles. Très peu ont des salariés. Cela nous incite à plaider pour la refonte d’un véritable statut du dirigeant associatif bénévole car ce sont des fonctions pour lesquelles on ne peut pas s’improviser. Ce statut est essentiel pour valoriser leur action et encourager les vocations. Il est impératif qu’il soit reconnu par la puissance publique et générateur de droits, par exemple, en termes de validation des acquis de l’expérience ou encore, de prise en compte dans le cadre du calcul de la retraite. Autre point, à nos yeux essentiel, la responsabilité, ne serait-ce que civile, des dirigeants associatifs. Ils sont en effet un peu dans la situation des maires : quand un pépin arrive, on se retourne contre eux. D’où la nécessité de mettre l’accent sur leur formation pour qu’ils puissent exercer leurs missions en toute sécurité, sans être pris en défaut. Ce qui implique de débloquer des crédits. C’est d’ailleurs là l’un des chevaux de bataille du MADIF. À noter qu’en la matière, le CROS Île-de-France dispense des formations extrêmement utiles.
Nous nous concertons régulièrement avec le CROS Île-de-France
Justement, comment qualifieriez-vous les relations entre le MADIF et le CROS Île-de-France ?
Elles sont excellentes. Membre fondateur, le CROS Île-de-France a toujours entretenu des liens privilégiés avec notre mouvement associatif. Il y est aussi très intégré puisque mon prédécesseur à la présidence était son représentant. Nous nous entendons parfaitement. Bien que ne siégeant pas au sein du Conseil d’Administration, cela ne nous empêche pas de nous concerter régulièrement sur un certain nombre de sujets comme la formation des bénévoles. Le MADIF est régulièrement invité aux grands événements du CROS Île-de-France. Ainsi nous nous sommes également réunis à trois, avec l’Union Nationale des Sociations de Tourisme et de plein air (UNAT), qui est la tête de réseau du tourisme social, en vue de préparer les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.
Malheureusement, le coronavirus est venu tout bouleverser…
Effectivement. Concernant l’impact de la pandémie de la Covid-19, nous plaidons pour une reprise des activités au sein des clubs sportifs dans le strict respect des consignes sanitaires. Surtout, nous demandons que l’État fasse en sorte que les associations sportives aient accès concrètement et non pas seulement sur le papier, aux divers dispositifs mis en place pour soutenir les entreprises, à savoir le chômage partiel, les prêts garantis par Bpifrance et l’octroi d’aides financières. Globalement, les choses se mettent plus ou moins en place pour les associations mais ce n’est pas aussi simple que l’on pourrait le croire.
Propos recueillis par Alexandre Terrini