La conférence de presse du Premier ministre Jean Castex, jeudi 29 octobre, pour préciser les modalités de l’acte 2 du confinement, a sonné le glas des espérances du sport amateur. Et ce, alors qu’il y avait lieu d’espérer eu égard aux déclarations du ministère des Sports.

Initialement, l’idée était de procéder à une cote assez bien taillée consistant à accorder le droit, aux jeunes de moins de 18 ans, de faire du sport en milieu scolaire ou de manière encadrée au sein d’un club fédéral. Et ce, au nom de la continuité pédagogique des enseignements mais également de leur santé physique et psychologique. Il y avait une logique certaine à une telle configuration dans la mesure où si les écoles, collèges et lycées demeuraient ouverts pendant le confinement, il n’y avait pas de raison que les clubs affichent porte close aux enfants et aux adolescents.

Il faut croire que si, puisque le Premier ministre en a décidé autrement, battant en brèche ce qu’avait pourtant expliqué le ministère. « Malgré la fermeture des équipements, il y a aujourd’hui la possibilité dans les zones d’alerte rouge d’avoir accès à ces équipements pour un certain nombre de publics : les sportifs professionnels de haut niveau, les mineurs et les publics fragiles, ceux qui font du sport sur ordonnance et les personnes handicapées », avaient notamment déclaré Roxana Maracineanu sur le site www.rmcsport.bfmtv.com. Ce qui laissait penser que les jeunes pourraient continuer à s’entraîner au moins en semaine.

Les associations sportives pas autorisées à accueillir des mineurs

Il n’en sera donc rien. Le verdict est en effet tombé au détour d’une phrase aux allures de couperet. « Pour les activités physiques, seules les activités pratiquées seul et en plein air sont autorisées, comme le jogging (dans la limite d’une heure et d’un kilomètre autour de son domicile, N.D.L.R.). Les sports collectifs de plein air sont interdits », a prévenu Jean Castex. En clair, les clubs fédérés et les associations sportives ne seront pas autorisées à accueillir des mineurs. On imagine dès lors le préjudice pour ces acteurs à l’heure où la rentrée a déjà été extrêmement pénible et marquée par une baisse à deux chiffres du nombre de licenciés et d’adhérents.

Seul mini-bémol, le décret n°2020-1310 du 29 octobre prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire est venu préciser les exceptions à cette cessation d’activité quasi-générale. Les établissements sportifs couverts et ceux de plein air pourront continuer d’accueillir du public pour :

  • l’activité des sportifs professionnels et de haut niveau ;
  • les groupes scolaires et périscolaires et les activités sportives participant à la formation universitaire ;
  • les activités physiques des personnes munies d’une prescription médicale ou présentant un handicap reconnu par la maison départementale des personnes handicapées ;
  • les formations continues ou des entraînements obligatoires pour le maintien des compétences professionnelles.

Et ce, en respectant à chaque fois une distanciation physique de deux mètres sauf lorsque, par sa nature même, l’activité ne le permet pas. Par ailleurs, les personnes de plus de onze ans devront porter un masque.

Les clubs franciliens frappés de plein fouet

Comme dans les autres régions, les clubs franciliens sont donc frappés de plein fouet par ces nouvelles mesures extrêmement restrictives. La ministre a certes assuré que « le Gouvernement fera tout pour qu’aucune structure ne meure pendant cette crise et qu’on puisse les soutenir économiquement pour que ces structures puissent rouvrir quand le virus aura fini de se propager » tandis que Jean Castex a confirmé que « les acteurs et l’économie du sport sont également très touchés par nos dispositions et bénéficieront d’un accompagnement spécifique. » Il n’empêche, à l’instar du CROS Île-de-France, les acteurs du sport sont inquiets de ces lendemains qui risquent fort de déchanter.

Alexandre Terrini