Lors de la conférence de presse dédiée à la rentrée sportive, Jean-Michel Blanquer et Roxana Maracineanu, Ministre de l’Éducation nationale et des Sports et Ministre déléguée chargée des Sports, ont officialisé la généralisation à l’ensemble des écoles primaires du pays de trente minutes d’activité physique par jour… avec l’aide des clubs franciliens et autres.
Trente minutes d’activité physique par jour en primaire
A ce jour, environ 2 000 établissements scolaires relevant de plusieurs académies ont déjà mis en pratique les trente minutes d’activité physique par jour, beaucoup en sollicitant le concours d’associations sportives environnantes. Le Gouvernement souhaite que la totalité des 60 000 écoles du pays ait franchi le pas en 2024 et la moitié d’ici 2022. Et ce, à l’heure où « nous avons un grand défi devant nous, la sédentarité », a justifié le ministre de l’Éducation nationale.
Concrètement, il s’agit, selon le mot de Jean-Marie Blanquer, de « jumelages » dans le cadre desquels des entraîneurs de club et d’autres encadrants interviendront en appui des professeurs des écoles pour les aider à mettre en place « des activités très variées et originales qui seront aussi l’occasion de découvrir des sports très différents, que ce soit en milieu rural ou urbain ».
Et le ministre de l’Éducation national d’appeler les uns et les autres à jouer le jeu pour passer la surmultipliée. « Il faut que chacun s’y mette, martèle le ministre. Les fédérations sont invitées à s’impliquer. Nous avons déjà travaillé avec plusieurs d’entre elles afin qu’elles participent à cette opération. Nous allons leur demander d’être encore plus dynamiques dans la mobilisation de leurs clubs. De même, allons-nous demander aux inspecteurs d’académie du 1er degré de faire la jonction entre les établissements et les différents partenaires. Enfin, nous sommes mobilisés, sur ce sujet, avec les collectivités, notamment pour ce qui est de la mise à disposition d’équipements. Depuis longtemps, les clubs souhaitent s’engager sur ce terrain et les écoles primaires ne demandent que ça. Il faut créer les conditions pratiques pour que ce soit possible. »
Justement, comment les choses vont se passer sur le terrain ? « Dans chaque école primaire de France, un club sportif viendra aider autant que nécessaire les enseignants à faire vivre et à animer ces trente minutes d’activité physique, répond Jean-Marie Blanquer. En effet, tous les clubs sportifs doivent agir comme des acteurs socio-éducatifs. Certains le font déjà en organisant des colonies de vacances, en étant acteurs du Plan mercredi etc. Dans ce cadre, et en cas d’accord avec une école et/ou un territoire, le club pourra faire ce qu’il souhaite : soit proposer uniquement la discipline qui le concerne, soit également d’autres activités. »
A noter, que l’Union Sportive de l’Enseignement du Premier degré (USEP) est plus que jamais dans la boucle. « Elle est centrale dans ce dispositif, assure Jean-Marie Blanquer. Créer une association sportive scolaire dans ce cadre est le must pour intégrer l’ensemble de ces enjeux dans l’école elle-même. Il n’y pas d’antinomie avec les autres clubs locaux. On ne crée pas des murs mais des ponts. Cette opération est une locomotive pour le développement de l’USEP dans toutes les écoles de France. »
Le Pass’Sport pour 3,3 millions de familles
Le sport encadré se décline évidemment aussi en dehors du cadre scolaire, dans les clubs. Divers outils ont récemment été mis en place pour que ceux-ci retrouvent des effectifs dignes de ce nom qui avaient cours avant la crise sanitaire.
Premier levier, le Pass’Sport. Il s’agit d’une allocation de rentrée d’un montant de 50 euros par enfant destinée à financer toute ou partie de son adhésion à une association sportive volontaire et, ainsi, à lui permettre de participer aux activités qu’elle organise de septembre 2021 à juin 2022. Elle s’adresse aux jeunes issus de familles aux revenus modestes. En l’occurrence, aux enfants de 6 à 17 ans révolus au 30 juin 2021 qui bénéficient de l’Allocation de rentrée scolaire (ARS) ou de l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) ou de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH – entre 16 et 18 ans). Le Pass’Sport peut être utilisé auprès des clubs affiliées à une fédération mais également dans les Quartiers prioritaires de la Ville (QPV) auprès de toutes les associations sportives agréées participant à l’opération, qu’elles soient rattachées ou pas à une fédération sportive. Concrètement, les 3,3 millions de familles dont les enfants sont éligibles au Pass’Sport ont reçu un courrier du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports pour les informer de l’existence et des modalités du dispositif. Sur présentation de ce document au club de son choix, le jeune peut obtenir une réduction de 50 euros sur le montant de son inscription. Cette aide, au demeurant cumulable avec celles mises en place çà et là par les collectivités, devrait inciter de nombreux adolescents à franchir le pas.
La campagne de communication « C’est trop bon de faire du port »
Dans un autre registre, le Gouvernement a lancé, mi-août, une campagne de communication multi-support (TV, radio, digital et affichage) intitulée « C’est trop bon de faire du port ». Elle rappelle combien la chose est affaire de bien-être corporel et, mieux, de santé publique. Il est aussi question d’élan collectif et sociétal dans le foulée des Jeux olympiques de Tokyo et à trois ans de ceux de Paris. Il s’agit, on l’aura compris, de vanter le panel des bonnes raisons de se (re)mettre au sport.
En outre, un site Internet a été mis en ligne afin de fournir davantage d’informations sur les différentes disciplines proposées aux Français et de les aider à trouver celle qui leur sied le mieux via un quiz interactif.
Alexandre Terrini