La Conférence régionale du sport, présidée par Évelyne Ciriegi, a voté, le 10 mars, son Projet sportif territorial (PST). Une étape décisive qui atteste du fonctionnement optimal de cette instance qui a su rapidement se mettre en ordre de marche et trouver sa vitesse de croisière.
Comme toujours depuis l’avènement de la Conférence régionale du sport, l’assemblée plénière du 10 mars a été fondatrice. Non seulement le PST a été entériné mais également la mise en place d’une Conférence des financeurs du sport unique, laquelle sera à la manœuvre pour ce qui est du cofinancement des projets identifiés comme prioritaires à l’échelle de la région. Toutefois, le contexte politique étant inévitablement marqué par les prochaines élections, il a été décidé de surseoir à son installation afin que celle-ci ait lieu dans les meilleures conditions dès avant l’été, probablement mi-mai. D’ici là, pour ne pas paralyser l’avancée des chantiers et leur subventionnement, des commissions techniques ad hoc seront instaurées autant que nécessaire.
Le PST, lui, a vocation à fonder et à définir les actions territoriales pour les cinq prochaines années. Il s’articule autour de trois axes prioritaires : le développement durable de la pratique sportive sur les territoires et de l’héritage de Paris 2024 ; le sport de haut niveau, le sport professionnel et la promotion de l’éthique du sport ; enfin, la pratique sportive comme facteur de cohésion sociale et déterminant de santé.
29 500 équipements supplémentaires seraient nécessaires
Au total, ces trois volets se déclinent eux-mêmes en quatorze objectifs stratégiques qui, chacun, agrègent un constat et une ambition collective.
Trois sont transversaux :
- Développer une stratégie territoriale concertée entre les acteurs ;
- Construire l’articulation opérationnelle de la Conférence régionale du sport et les engagements de ses cofinanceurs ;
- Réduire les inégalités sociales et territoriales concernant l’accès à la pratique d’APS.
Les huit autres sont plus spécifiques mais toujours à la solde de l’intérêt général et de la pratique sportive dans la diversité de ses modalités :
- Favoriser les conditions du développement de la mobilité active jusqu’au lieu des équipements sportifs ;
- Démocratiser l’accès aux pratiques sportives ;
- Impulser la transformation écologique et numérique du sport ;
- Accompagner les acteurs dans l’accueil de nouveaux pratiquants suite à l’organisation des GESI en France ;
- Développer l’économie de l’emploi dans le champ du sport ;
- Accompagner les Hauts potentiels sportifs franciliens (HPSF) et les acteurs qui les accueillent dans le respect des valeurs du sport ;
- Développer les synergies entre les acteurs du sport de haut niveau, du sport professionnel et de la filière économique du sport ;
- Favoriser l’activité physique et sportive, notamment auprès des jeunes en milieu scolaire ;
- Sensibiliser les acteurs du sport à la prévention des violences et des discriminations ;
- Encourager la pratique d’activité physique et sportive en milieu professionnel ;
- Consolider le développement du sport au service de la santé et du bien-être.
Pour légitimer pareil plan de marche, le PST égrène des chiffres qui justifient ces actions. Ainsi, apprend-on que :
- Les deux tiers des communes franciliennes n’accueillent pas de pratiquants en situation de handicap ;
- 39 % des personnes pratiquant une activité sportive moins de deux fois par semaine évoquent le manque de temps comme frein principal ;
- 60 % des 11-17 ans présentent un risque sanitaire préoccupant lié à un faible niveau d’activité physique
- 29 500 équipements supplémentaires seraient nécessaires pour que l’Île-de-France atteigne la moyenne nationale en terme de taux d’équipement etc.
« La nécessité d’une adhésion beaucoup plus large à la pratique sportive »
La liste des carences auxquelles pallier est longue même si les points positifs sont réels. Par exemple, l’emploi sportif francilien a augmenté de 2,6 % entre 2007 et 2017 contre une 2,1% dans le reste de la France tandis que l’Île-de-France est à l’origine de 20 % de la richesses créées en France par l’économie du sport, soit 1,9 milliard d’euros.
« La Conférence régionale du sport, c’est la rencontre entre l’État, le mouvement sportif, les collectivités territoriales et les acteurs du monde économique, a rappelé Évelyne Ciriegi. De cette rencontre est née un Projet sportif territorial ambitieux et pertinent qui répond aux enjeux et aux difficultés franciliens, notamment la nécessité d’une adhésion beaucoup plus large à la pratique sportive. Nous prenons cette responsabilité de relever le défi d’un sport qui rassemble, fédère et sauve des vies. »
Alexandre Terrini