Créer les conditions de la réussite de l’équipe de France paralympique ; déployer les outils pour détecter de nouveaux pratiquants ; le tout alors que la nouvelle gouvernance du sport français est entrée dans sa phase active : la Présidente du Comité Paralympique Sportif Français (CPSF), Marie-Amélie Le Fur, a expliqué, lors de ses vœux, le 24 janvier, au siège du CNOSF, en quoi 2019 sera une année charnière pour le mouvement paralympique.
Le sport paralympique séduit de plus en plus. La preuve, le CPSF compte désormais 36 fédérations membres contre 29 en juin 2018. « C’est le signe d’une dynamique positive qui se développe dans la durée », s’est félicitée Marie-Amélie Le Fur. Construire un projet fédéral dans le cadre d’un para-sport comporte de nombreuses spécificités et difficultés pour lesquelles nous devons accompagner nos membres. » A cette fin et pour enfoncer le clou, il est prévu que le CPSF réunisse, au second trimestre, toutes ses fédérations pour « réfléchir à la structuration d’une offre fédérale optimisée, cohérente et durable, à destination des personnes handicapées ». L’objectif sera également de systématiser le partage d’expériences et d’expertises entre ses membres historiques et les nouveaux arrivants.
Par ailleurs, des « ambassadeurs paralympiques » vont prochainement être déployés sur tout le territoire pour asseoir le rayonnement du mouvement et en porter ces valeurs. De même, le CPSF va-t-il implanter, en lien avec la réforme de la gouvernance, un salarié par région. Son rôle sera de réaliser un diagnostic précis de l’existant et d’établir des préconisations pour accroître l’offre locale de pratiques, le tout en s’appuyant sur les acteurs qui sont déjà impliqués et en en mobilisant de nouveaux. Toujours dans une optique de développement, un travail partenarial entre le CPSF et l’Assemblée des départements de France a été initié dans la mesure où les départements disposent de la compétence handicap. L’ambition, a précisé Marie-Amélie Le Fur, est « d’intégrer le sport dans les projets de vie des personnes ». Plus largement, « activer des projets totalement adaptés à chaque pratiquant, à chaque sport et à chaque territoire » commande de « densifier le réseau des clubs, renforcer la formation des encadrants et travailler en réseau avec tous les acteurs qui favorisent la pratique : fédérations, collectivités, associations… ».
« Un travail de l’écosystème immédiat qui entoure les sportifs »
Sans oublier, bien sûr, la haute performance. Là, la Présidente du CPSF plaide pour un processus de détection plus efficient. D’où le lancement du programme baptisé La Relève lequel vise, à partir du mois de mars et jusqu’en juin, à identifier dans cinq territoires, en déployant des plateaux de tests physiques, des jeunes talents paralympiques susceptibles de briller en 2024.
Par ailleurs, Marie-Amélie Le Fur entend professionnaliser davantage l’encadrement des athlètes paralympiques : « Améliorer la performance de nos sportifs passe également par un travail de l’écosystème immédiat qui les entoure. Cet entourage reste actuellement toujours trop réduit avec un modèle quasi-exclusivement centré sur les bénévoles qu’il faut opposer à un contexte de concurrence internationale accrue. Les moyens dédiés à nos sportifs et à leur encadrement sont donc cruciaux. » Qu’il s’agisse de moyens financiers mais aussi des aides à l’emploi.
Alexandre Terrini