Source IRDS
L’économie du sport représente plus de 91 000 emplois en Île-de-France. Ce volume est à considérer comme un minimum, le sport ayant un effet d’entraînement sur de nombreux secteurs d’activité. Son impact économique reste difficile à isoler et à quantifier. L’Insee Île-de-France et l’IRDS font le point sur les données économiques disponibles à l’échelle francilienne.
Le sport à la croisée de nombreux secteurs
Le poids économique du sport est délicat à appréhender avec les sources statistiques existantes. La structuration de son économie est récente, la pratique sportive est majoritairement organisée par des acteurs associatifs et publics pour lesquels les outils de mesure économique sont imparfaits.
En effet, il y a peu de possibilités d’identifier les emplois publics du sport (fonction publique territoriale notamment), peu d’équipements sportifs publics ont une identité juridique autonome de la collectivité propriétaire, ce qui ne permet pas d’isoler leurs activités, la majorité des établissements assurant l’organisation de la pratique sportive sont des associations non employeuses fonctionnant grâce à de nombreux bénévoles.
De plus, le sport est à la croisée de nombreux secteurs d’activité comme la santé, le tourisme, le social ou l’animation.
Ainsi, des emplois ou des établissements offrant une activité sportive ne sont pas forcément référencés dans une profession ou un secteur sportif. L’événementiel sportif, quant à lui, génère essentiellement des activités et des emplois dans des secteurs non sportifs (marketing, événementiel, sécurité…).
Plus de 91 000 emplois franciliens dans le sport
En 2017, l’économie du sport rassemble 84 500 emplois en Île-de-France, soit 19 % des emplois sportifs français, auxquels s’ajoutent près de 7 000 professeurs d’éducation physique et sportive de l’Éducation nationale.
Ce poids est comparable à celui de la population francilienne et légèrement inférieur à celui de l’ensemble des emplois (22 %).L’économie du sport représente 1,5 % des emplois franciliens et 1,7 % des emplois en France.
C’est en Auvergne-Rhône-Alpes, en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Corse que ce ratio est le plus élevé (de 2,2 % à 2,4 % de l’emploi régional) ; cela tient à l’économie de ces territoires fortement orientée vers le tourisme saisonnier et de loisirs lié au littoral ou à la montagne.
Les emplois sportifs identifiables dans les sources économiques existantes se répartissent entre deux univers : l’organisation des pratiques sportives et les activités en amont de celles-ci. En Île-de-France, comme en province, 45 % des emplois sportifs sont liés à l’organisation des pratiques sportives et 55 % aux activités en amont.
50% des emplois liés à l’organisation des pratiques sont des métiers d’éducateurs sportifs.
Paris concentre plus du tiers des emplois sportifs
Paris rassemble 36 % des emplois sportifs franciliens pour moins d’un cinquième de la population régionale. Cela s’explique par la présence de nombreux sièges de grandes fédérations sportives (tennis, football, basket–ball), du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), de nombreux clubs et grands équipements.
En outre, à Paris, sont implantés de multiples établissements de vente en articles de sport (Décathlon, Nike, Adidas…) qui emploient beaucoup de personnel. L’emploi sportif est davantage orienté à Paris vers les activités en amont que dans l’ensemble de la région (62 % contre 55 %). C’est également le cas en Seine-Saint-Denis (64 %). À l’inverse, l’emploi sportif est sous-représenté dans les Hauts-de-Seine par rapport à l’ensemble de l’économie (12 % des emplois sportifs régionaux contre 17 % de l’emploi total) et il est plus concentré sur l’organisation des pratiques (60 % des emplois sportifs).
Les autres départements franciliens captent entre 7 et 10 % de l’emploi sportif francilien. Les départements des Yvelines, du Val-de-Marne et de l’Essonne ont également un profil de l’emploi sportif plus orienté sur les activités d’organisation (entre 53 % et 57 % des emplois sportifs pour une moyenne régionale de 45 %). La Seine-et-Marne et le Val-d’Oise présentent un profil proche de la moyenne régionale. À une échelle territoriale plus fine, sur les 63 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) ou établissements publics territoriaux (EPT) d’Île-de-France, quatorze d’entre eux concentrent 39 % de l’emploi sportif francilien.
Organisation des pratiques : la moitié des emplois liée à l’encadrement
Les moniteurs – éducateurs sportifs représentent la moitié des emplois de l’organisation des pratiques en Île-de-France, contre 59 % en province (19 300 emplois). Les autres professions, rassemblant 19 100 emplois, sont celles nécessaires au fonctionnement des établissements chargés de l’organisation des pratiques sportives. Il s’agit principalement des métiers de la gestion-administration, de la communication-arts et spectacles et de la maintenance-bâtiment, des encadrants d’activités autres que sportives, du personnel d’accueil…
Parmi les moniteurs – éducateurs sportifs, 60 % exercent leur profession au sein d’établissements sportifs, en premier lieu dans des clubs. Les 40 % restants travaillent également pour un large spectre d’employeurs et sont disséminés dans l’ensemble de l’économie francilienne, notamment l’administration publique, le secteur des loisirs autre que le sport mais aussi des établissements de santé ou médico-sociaux, des comités d’entreprises, des entreprises agricoles ayant des activités équestres…