Adjointe au Maire de Champigny-sur-Marne (94) chargée des Sports, l’ancienne sprinteuse explique de quelle manière et à quelles fins elle entend développer les activités physiques et sportives dans sa ville.
Quelles sont les priorités de la politique sportive à Champigny ?
Il y a bien évidemment l’accès au sport pour tous. De manière générale, nous travaillons étroitement avec les associations que nous essayons de soutenir au maximum pour que les activités se développent et que le nombre d’adhérents augmente. A cet égard, nous avons maintenu les subventions qui leur sont destinées et ce, malgré la crise. Quant à la possibilité de proposer davantage de créneaux, cela implique que les sportifs soient accueillis dans de bonnes conditions. Or, beaucoup d’équipements sont vétustes et nécessitent des travaux. Certains ont d’ailleurs déjà fait l’objet d’études de faisabilité. Nous aimerions, par exemple, avoir une piste d’athlétisme synthétique aux normes. En outre, nous tenons à ce que l’offre sportive soit équilibrée entre le haut et le bas de Champigny, qui est une ville assez grande.
Les élèves sont également un public cible…
Effectivement. C’est là un autre axe sur lequel nous mettons l’accent afin de faire en sorte qu’il y ait plus de sport à l’école, aussi bien dans le temps scolaire que périscolaire. Nous allons mettre en place des actions en ce sens après les vacances de la Toussaint. Dans un premier temps, nous allons cibler les élèves de CP et de CE1. Pour cela nous avons créé des postes supplémentaires avec des Éducateurs territoriaux des activités physiques et sportives (Etaps) afin qu’ils puissent intervenir dans les établissements. Le but est que les enseignants tirent parti de cette expérience avec les éducateurs pour qu’ensuite, ils mettent en place par eux-mêmes des séances d’activités physiques.
Quid du sport-santé ?
Nous proposons des soirées sur ce thème. Elles sont animées par des éducateurs sportifs municipaux. Elles comportent des ateliers sportifs, d’autres dédiés à la nutrition etc. Là, nous sommes dans la prévention et la sensibilisation pour informer la population de l’importance de l’activité physique pour la santé. Par ailleurs, nous ambitionnons de lancer davantage d’actions à l’intention des personnes en situation de handicap. Il existe déjà des associations sportives qui les accueillent, à l’image de l’Élan de la Marne qui propose du sport adapté dans plusieurs disciplines. Nous aspirons à les aider à développer ce secteur. Nous sommes en train d’en discuter avec elles afin de répondre au mieux aux besoins des gens.
Champigny compte trois médaillés olympiques…
Oui, en l’occurrence Nélia Barbosa en paracanoë et les deux judokates Amandine Bouchard et Clarisse Agbegnenou. A Champigny, nous avons des clubs formateurs même si la route du haut niveau est longue. C’est, par exemple, le cas au football et au judo où il y a une belle école avec, à la clef, des résultats. Même si le sport de haut niveau est une petite niche, nous essayons d’aider au maximum les athlètes et de les conserver car avoir dans leurs rangs de tels champions crée beaucoup d’émulation au sein des clubs. Cela fait rêver les jeunes.
Comment s’intègre la politique sportive dans une ville en proie à des problèmes de violences urbaines ?
Nous organisons des tournois inter-quartiers de foot et autres. Les jeunes ont ainsi l’occasion de se rencontrer, le but étant de créer un certain apaisement. Nous allons multiplier ce genre d’initiatives pour que le sport aide à calmer le jeu entre les jeunes en leur offrant l’occasion de se parler et d’échanger. En outre, nous soutenons, des actions comme l’association APS (pour Action prévention sport) qui aide les jeunes à se réinsérer à travers des formations aux métiers du sport. Elle leur fait pratiquer des activités physiques afin de leur proposer un cadre et de les pousser à aller plus loin.
Alexandre Terrini