Source Ministère chargé des Sports
Organisée dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne, cette conférence a permis de mettre en exergue et d’analyser l’importance fondamentale de l’activité physique et sportive dans l’acquisition des Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’Agenda 2030 par les enfants et les adolescents. A travers une série de cinq tables rondes, de nombreux experts (chercheurs, représentants du mouvement sportif, d’ONG, d’organisations internationales, ou encore de réseaux européens du sport) ont débattu des enjeux sociétaux d’une pratique physique et sportive adaptée à chaque âge. Quatre athlètes de haut niveau, Sarah Ourahmoune, vice-championne olympique de boxe à Rio, vice-présidente du Comité national olympique et sportif français et de la Fédération française de boxe, Youri Djorkaeff, champion du monde de football et directeur général de la fondation FIFA, Justine Hénin, ancienne numéro 1 mondiale de tennis et consultante pour le groupe Discovery, et Pierre Vaultier, double Champion Olympique de Snowboard et cofondateur de l’association Tree2Forest, se sont succédés dans les tables rondes pour apporter leur expertise et témoigner de leur expérience.
Le concept de littératie physique, qui traduit la capacité d’un individu à intégrer et à valoriser l’importance de l’activité physique tout au long de sa vie, s’est vu reconnaître une importance toute particulière au cours de cette conférence. Les discussions ont notamment montré la nécessité de développer cette notion dès le plus jeune âge, à la fois en milieu scolaire et extrascolaire. A travers une approche holistique et des pratiques adaptées à chaque âge, les jeunes acquièrent ainsi tout à la fois des capacités motrices, psychologiques, et cognitives. Ces compétences transversales et ces savoirs fondamentaux permettent également l’intégration de valeurs indispensables pour la vie en société : mixité, inclusion, tolérance, respect.
De nombreuses initiatives sont menées en ce sens dans plusieurs pays, dont la France, mais restent encore éparses. C’est pourquoi, une typologie des pratiques physiques et sportives adaptées à chaque âge a été proposée sous la forme d’une frise chronologique. Ce travail et cet outil novateurs pourront encore être affinés et développés, dans les mois à venir, par les pays qui composent ce trio de présidence.
L’intégration d’une forte composante concernant la protection de l’environnement a été clairement identifiée comme un enjeu majeur dans le cadre des activités physiques et sportives qui sont proposées aux jeunes. Les experts se sont accordés sur la place prépondérante que doit prendre l’éducation à la protection de la nature, et à la mise en place d’activités responsables et respectueuses.
Les leviers d’action sont à trouver dans des programmes scolaires innovants (faire classe dans des environnements naturels par exemple), à travers une meilleure formation des formateurs et des éducateurs, ou encore en confiant le rôle d’ambassadeurs aux enfants, notamment dans le cercle familial. La deuxième conférence organisée par le ministère chargé des sports en mars au Parlement européen, entièrement consacrée aux enjeux du sport vert et durable, permettra d’approfondir ces questions.
Bien qu’il existe une grande hétérogénéité au niveau européen, les intervenants se sont accordés sur la nécessité de renforcer la place de l’activité physique et sportive dans les temps de l’enfant, là encore dans toutes les sphères fréquentées par les jeunes. Pour cela, il convient de mettre davantage la formation des enseignants en adéquation avec ces enjeux, notamment dans le primaire, d’adapter les activités physiques et sportives à chaque âge, de favoriser l’accès aux lieux de pratique et aux équipements sportifs, ou encore de mieux articuler l’offre scolaire et celles des clubs et associations.
Le travail détaillé d’analyse comparative mené dans dix pays européens en amont de la conférence a permis d’identifier les meilleures pratiques dont il conviendra d’étudier la possibilité de les adapter aux contextes nationaux.
Les défis lancés par les premiers concernés, les jeunes, aux Etats et aux institutions européennes font notamment ressortir leur volonté d’être davantage associés aux initiatives déployées et aux programmes mis en œuvre, dès leur conception. Ceux-ci se doivent d’être les plus concrets possibles, permettre un déploiement à une échelle locale, et s’inscrire dans le long terme.
De fait, la prise en compte de l’importance fondamentale de l’activité physique et sportive va croissant au niveau des instances européennes et des organisations internationales, par exemple à travers des campagnes telles que HealthyLifestyle4All de la Commission européenne ou encore le programme Fit for Life de l’UNESCO.
Les différents échanges ont ainsi permis de mettre en commun de nombreuses bonnes pratiques, souvent innovantes, de contribuer à une meilleure reconnaissance de l’activité physique et sportive dans l’acquisition des valeurs européennes, et de proposer des outils concrets qui pourront être déployés à l’échelle continentale.
« 80% des enfants manquent d’activité physique dans le monde : c’est l’urgence pointée par tous les intervenants de cette conférence européenne. Parallèlement il a été démontré que l’activité physique quotidienne était au cœur de toutes les capacités d’apprentissage des jeunes : s’autonomiser, s’ouvrir aux autres et à l’environnement, et bien sûr se construire un capital santé. Au terme de cette conférence, je me suis engagée à porter cette urgence auprès de mes homologues européens, et à ce que les travaux de ces deux jours nourrissent le projet de conclusions sur « Le sport, levier de transformation des comportements en faveur d’un développement durable » que je présenterai le 4 avril prochain lors du Conseil des Ministres des Sports de l’UE. »
« Chez l’enfant qui pratique de l’activité sportive de manière régulière, on arrive vite dans des choses très spécifiques, pour moi un jeune doit pouvoir pratiquer des choses différentes, explorer. »
« Ce que j’apprends aussi, c’est que les jeunes filles ont un déficit d’engagement entre 5 et 7 ans alors qu’on entend souvent parler du décrochage à l’adolescence. Il faut agir très tôt pour pouvoir ancrer la pratique et continuer jusqu’à l’âge adulte. »
« Il est nécessaire de mettre en exergue l’importance des sens, de la sensitivité, dès le plus jeune âge, car c’est par ces sens que les enfants vont comprendre le monde qui les entoure. »
« Quelqu’un qui fait du sport c’est aussi quelqu’un qui cherche ses valeurs, le sport est important pour développer sa personnalité et apporter des choses positives à soi-même mais aussi au collectif »