L’effet conjugué de la pandémie de coronavirus et des inégalités sociales risque fort de majorer le nombre de jeunes Franciliens qui seront dans l’impossibilité de pouvoir partir cet été. Pour leur éviter pareil désagrément, différentes actions ont été prévues. Tour d’horizon non exhaustif.
Environ un enfant sur trois : c’est, en période dite normale, la proportion de ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir se changer les idées en changeant d’air en juillet ou en août. Cette année, pour causes de la Covid-19, de paupérisation accrue de certaines catégories sociales et de fermeture des frontières, ce ratio risque fort d’être revu à la hausse, notamment dans les Quartiers prioritaires de la ville (QPV).
Un été tout en sport avec le CROS Île-de-France
Depuis plus de 20 ans, le CROS Île-de-France s’inscrit dans la promotion du « sport pour toutes et tous » et plus particulièrement en direction des jeunes issus des Quartiers prioritaires de la ville avec la participation active des Ligues et Comités sportifs régionaux, grâce au fidèle soutien de la Region Île-de-France et de l’État avec une confiance toujours renouvelée.
En cette année si spéciale, dans le cadre de l’opération #Monétémarégion, le CROS met en place plusieurs événements en offrant 4 déclinaisons de « Sport en » et ceci tout au long du mois de juillet dans les îles de loisirs.
L’École ouverte pour des ‘Vacances apprenantes’
Afin de minorer les effets délétères de cette mise au banc, le Gouvernement a mis en place le dispositif des ‘Vacances apprenantes’ auquel les clubs de sport franciliens sont conviés à s’associer pleinement. L’État entend « faire de cet été, avec les collectivités et les associations, une période de découverte, apprenante et solidaire pour tous les enfants que la crise aura pu fragiliser ». C’est là tout le sens des ‘Vacances apprenantes’ qui visent à conjuguer plaisirs du corps et de l’esprit avec, en toile de fond, un double objectif. Pédagogique, d’abord, « en luttant contre les retards qui ont pu s’accumuler pendant la période de confinement et les risques de décrochage » ; social, ensuite, « en permettant aux enfants de vivre des moments enrichissants pendant leur été ». « Outre l’acquisition des savoirs fondamentaux dans le cadre de remises à niveau, l’ambition est de restaurer le vivre ensemble malmené par le confinement et la déscolarisation de ces dernières semaines », insiste Cédric Gosse, Secrétaire Général du CROS Île-de-France.
Parmi les modalités des ‘Vacances apprenantes’, l’une d’elles fait plus particulièrement la part belle aux activités physiques. En l’occurrence, ‘l’École ouverte’ qui consiste, comme son nom l’indique, à ne pas fermer, dans la première quinzaine de juillet et la dernière du mois d’août, les écoles primaires, les collèges et les lycées, en particulier professionnels. Un continuum laissé à l’initiative des chefs d’établissements dans le but de proposer aux élèves du renforcement scolaire le matin et des activités culturelles ou sportives l’après-midi.
Précisément pour ce qui concerne ces dernières, les clubs de sport sont invités à se montrer proactifs dans le cadre d’appels à projets. A eux de formaliser des initiations à leur discipline qui soient adaptées à ce type de public et au milieu scolaire. Quitte à, dès le départ, associer en amont à leur réflexion des professeurs d’Éducation physique et sportive (EPS) des écoles, collèges et lycées environnants auxquels ils entendent prioritairement s’adresser. Une fois ceci fait, ils doivent prendre contact avec le rectorat ou l’Académie de leur ressort territorial afin de déposer leur programme sur une plate-forme dédiée à laquelle ont accès l’ensemble des directeurs d’établissement. Ceux-ci ont l’opportunité de sélectionner les projets qui leur semblent les plus intéressants et pertinents au regard du contexte qui leur est propre. Puis, ils se mettent en relation avec les associations qui en sont à l’origine afin d’examiner avec elles les conditions de leur mise en place sur le terrain. A noter que les clubs ont la possibilité d’être rémunérés pour cette prestation et qu’il n’est pas trop tard pour faire acte de candidature.
La Région s’appuie sur les îles de loisirs
La Région Île-de-France a également pris la mesure de ce contexte sanitaire et social si particulier. Afin que les vacances soient réellement pour tous et non pas uniquement pour ceux qui en ont les moyens, elle a conçu une offre culturelle et sportive revisitée dans le cadre d’un programme intitulé #Monétémarégion. Principal support de cette opération, les douze îles de loisirs qui donneront l’occasion de renouer avec une dépense physique régulière axée sur le Sport Santé. Sur chacune d’elles, sera implanté, durant deux mois, un Village sportif et culturel. L’idée est d’y proposer des initiations sportives dans diverses disciplines (sports collectifs de plage, tir à l’arc, sarbacane, judo, boxe, bodyboard, escalade, sports de glisse, fitness, accrobranche, équitation, athlétisme, badminton, VTT, voile, kayak..) mais également des ateliers culturels (stages sport langues, arts du cirque, cours de chant…). Sans compter des formations aux gestes de premiers secours et un accent mis sur l’apprentissage de l’anglais via des cours et les activités successives. Parallèlement, des événements pensés autour de la thématique des Jeux olympiques ou de challenges sportifs (individuels ou par équipes) favoriseront la mixité sociale, la cohésion, le fair-play, la compétitivité et le respect.
Outre les îles de loisirs, des stages de plusieurs jours, multisports et gratuits, seront organisés çà et là à l’intention de 100 000 Franciliens âgés de 6 à 18 ans issus des QPV et des zones rurales qui ne pourront pas partir en vacances. Et ce, dans le cadre de partenariats avec les Ligues et les Comités régionaux. Ils seront financés par la Région et se dérouleront au sein des clubs et des associations sportives. Là encore, l’éventail sera extrêmement large (aviron, baseball, basket-ball, boxe anglaise, canoë-kayak, équitation, cyclisme, escrime, golf, handisport, handball, gymnastique, haltérophilie…) afin de permettre au plus grand nombre de découvrir des pratiques qui leur étaient jusque-là inconnues et, qui sait, de franchir le pas à la rentrée en se licenciant dans un club.
Pour s’inscrire, rien de plus simple : il suffira de contacter directement les clubs partenaires dont la liste sera diffusée par les Ligues et les Comités sur leur site Internet. La Région relaiera cette offre sportive sur la page dédiée #Monétémarégion. Le mouvement sportif est donc plus que jamais invité à s’impliquer dans cette opération en ouvrant ses portes et en déclinant des séquences estivales spécifiques. Les structures qui le feront percevront une aide de la Région. A noter que pour étendre cette initiative, cette dernière accompagnera également les collectivités désireuses d’investir dans des équipements aquatiques et ludiques pour multiplier les aires de rafraîchissement dans les villes.
L’Ufolep présente dans trente-neuf QPV de l’Essonne
De son côté, l’Ufolep a été mandatée par la Préfecture de l’Essonne pour assurer l’animation sportive de trente-neuf QPV de l’Essonne à raison de deux ou trois encadrants par site. Les activités auront lieu du lundi au vendredi, de 14 h 00 à 18 h 00, et de manière récurrente tout au long des mois de juillet et d’août autour de cinq thématiques. A savoir, les activités dansées, les sports de nature, le savoir rouler, les pratiques urbaines et enfin, les tests physiques. Ces stages sont ouverts à tous, sans obligation d’habiter le QPV en question. Les séances seront aussi l’occasion d’inculquer les valeurs du vivre ensemble et du faire ensemble que sont le fair-play, la laïcité etc. Celles de l’Olympisme en somme.
Alexandre Terrini