Comme le veut la tradition, le mouvement Olympique et sportif a exprimé ses souhaits fin janvier et fait part de ses espoirs à l’aube de cette nouvelle année. Des mots prononcés en distanciel et forcément marqués du sceau de la pandémie, laquelle a mis à rude épreuve le monde du sport.
« Je suis convaincue de la capacité du sport français à rebondir. Nous gagnerons le combat tous ensemble. La situation est difficile mais nous arriverons à la vaincre par les vaccins et les tests », a exprimé Evelyne Ciriegi, Présidente du CROS Île-de-France. Et de suggérer que l’épidémie de la Covid-19 sera aussi synonyme de prise de conscience : « On s’est rendu compte, encore plus en région francilienne, que nous avons des espaces de vie très limités pour certains et l’on a vraiment besoin de faire du sport. Même si le virus est encore là, il nous faut reprendre une vie sportive pour que notre corps soit armé afin de vaincre le virus et pour engendrer une dynamique dont nous avons tant besoin actuellement. J’espère que nous serons entendus par le Gouvernement. »
Toujours est-il que les partenaires institutionnels ont répondu présent en 2020 avec, à la clef, un engagement fort de la Région qui a débouché sur la mise en place de l’opération « Mon été, Ma région » pour que ceux qui ne pouvaient pas partir en vacances fassent du sport. L’État n’a pas été en reste avec l’activation du Fonds de solidarité territorial de même que le CNOSF qui s’est mobilisé, en particulier au travers de deux actions, le lancement de plateforme de dons « Soutiens ton club » et la campagne de communication « J’ai l’esprit Club » destinée à promouvoir le sport fédéré. « Il faut rendre hommage aux clubs qui sont la base de notre pyramide. Le club est à l’origine de tout le dispositif », a d’ailleurs insisté Evelyne Ciriegi.
Pour autant, le CROS Île-de-France s’inscrit également dans la transversalité. Ce qui le conduit à se saisir de dossiers qui impactent l’ensemble du secteur. C’est le cas, malheureusement, des atteintes à l’intégrité physique et morale des athlètes. C’est pourquoi le CROS a récemment créé, en son sein, une commission en charge de la lutte contre les violences sexuelles, laquelle pourra compter sur le concours du Comité Éthique et Sport. Car, a martelé evelyne Ciriegi, « il faut, à un moment donné, que la honte change de camp ».
Plus joyeuse est la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris en 2024. Une échéance dont le CROS Île-de-France entend légitimement être un maillon incontournable. Il a d’ailleurs été labellisé Terre de Jeux « pour porter toutes les valeurs du sport auprès de la population et porter la voix des territoires. La région capitale et le CROS seront la locomotive du mouvement sportif des territoires », a rappelé Evelyne Ciriegi, désireuse de « travailler en pleine harmonie avec les collectivités ». Avec une ambition intangible : bâtir d’ores et déjà l’héritage des JOP de 2024 en les inscrivant dans un véritable projet de société. Un leitmotiv qui commande de « bien imbriquer les acteurs du monde de la culture et du tourisme » mais également de « s’impliquer dans l’économie sociale et solidaire pour travailler au plus près de ceux qui font la vie de notre région ». Le tout motivé par la volonté de respecter l’environnement.
Evelyne Ciriegi officiellement candidate à sa succession
Un projet des plus stimulants qui explique qu’Evelyne Ciriegi ait fait le choix, « avec beaucoup d’enthousiasme, d’énergie et de détermination », d’être candidate à sa succession à la tête du CROS lors du scrutin du 27 mars prochain.
Le Président du CNOSF, Denis Masseglia, lui, ne le sera pas, ayant accompli le nombre maximal de mandats statutaires. Ce qui ne l’empêche pas de miser sur un avenir qui nous ferait collectivement entrevoir le bout du tunnel : « La pratique sportive régulière peut aussi servir de moyen de prévention. Le fait de le mettre encore plus en évidence à cause de la pandémie est un élément qui doit permettre, demain, d’avoir davantage de personnes qui se disent que le sport est important pour leur santé et leur équilibre. Cela fait partie des choses sur lesquelles on doit pouvoir capitaliser. » Denis Masseglia y croit : « Peut-être qu’à la sortie de cette pandémie, nous aurons l’envie d’être plus ensemble et d’être plus dans le partage. Il s’agit ici de la raison d’être de nos clubs et il faudra donc qu’ils puissent être à la hauteur et offrir davantage de services. Je sais que beaucoup de clubs vont avoir des difficultés mais je sais aussi qu’ils vont pouvoir repartir car il va y avoir un engouement pour la pratique sportive. »
Pour franchir le gué, la perspective du Pass’Sport – cette aide financière visant à prendre en charge une partie du coût d’inscription dans un club sportif d’un jeune de moins de seize ans – est essentielle. « Ce sera un élément important de l’année 2021, a confirmé le Président du CNOSF. C’est un vrai enjeu pour la Nation. Il faut que nos jeunes fassent davantage de sport. » Quant à la loi sport et société sur laquelle doit se prononcer le Parlement, même si l’on « aurait aimé qu’elle soit plus amitieuse et plus large, elle doit permettre un progrès et une forme de modernisation dans la relation à la fois avec l’Éducation nationale et la Santé ».
Par ailleurs, le Président du CNOSF entend, malgré la conjoncture, continuer à œuvrer pour un meilleur fonctionnement du sport tricolore ainsi qu’à l’accroissement de sa visibilité. Ce qui passe respectivement par un acte 2 du Pacte de loyauté dont la vocation est de réguler les relations entre les fédérations délégataires et les fédérations affinitaires, avec la création d’une radio web ou hertzienne ainsi que la création d’une plate-forme de streaming qui serait alimentée en images par des bénévoles formés par l’Opérateur de compétences (Opco) Afdas. Deux supports qui viendraient opportunément étoffer l’offre médiatique de la chaîne Sport en France, laquelle a désormais « sa place dans le Paysage audiovisuel français », s’est félicité Denis Masseglia.
Alexandre Terrini