Début octobre, dans cette ville du Val-d’Oise a été inauguré le Gymnase Madeleine Pauliac. Un antre d’un genre inédit, hautement écologique et qui fait la part belle au développement durable. Explications.

Le bâti de l’édifice est en bois et acier. Jusque-là, rien de fondamentalement novateur. Ce qui l’est totalement, en revanche, c’est que le toit ainsi que les deux-tiers supérieurs des murs sont en toile. D’une épaisseur de quatre millimètres, celle-ci est tendue de bout en bout, totalement étanche et autonettoyante sous l’effet du vent qui vient s’engouffrer dans de microcouloirs de tissu. Sa durée de vie garantie est de vingt-cinq ans à l’instar d’une toiture normale. Le seul entretien requis, à une fréquence quinquennale, est de la retendre çà et là si besoin. Et ce, grâce à un système de vis prévu à cet effet et très maniable. Une opération assurée par le prestataire. Lequel peut également effectuer une réparation en cas de déchirure.

L’intérêt d’un tel procédé est multiple. Tout d’abord, le prix de la construction. « Un gymnase classique de ce type, tout en dur, revient environ à 1,5 million d’euros tandis que là, le montant est de 800 000 euros », précise Gilbert Dérus maire-adjoint aux Sports, qui a découvert ce procédé il y a quelques années, à l’occasion du Salon des maires.

Une structure nettement moins énergivore

Autre atout de la chose, le fait que ladite toile soit microperforée permet une luminosité intérieure accrue, de surcroît durant des plages horaires beaucoup plus fréquentes. Résultat : une consommation d’électricité singulièrement revue à la baisse car il n’est plus nécessaire d’allumer systématiquement la lumière excepté, bien sûr, le soir, une fois la nuit tombée. Enfin ce matériau, agrémenté de l’installation de déshumidificateurs, génère une sorte d’effet isotherme qui maintient une chaleur ambiante et, là encore, limite l’activation du chauffage. Au final, la structure, prioritairement dédiée aux scolaires et donc aux sports collectifs (handball, basket, volley…), est nettement moins énergivore, ce qui minore d’autant son coût de fonctionnement.

En outre, elle s’intègre pleinement dans la stratégie du Gouvernement. Ainsi, le Plan 5 000 terrains de sport d’ici 2024, récemment présenté par le Président de la République, Emmanuel Macron, stipule-t-il que, « pour faire face à l’urgence climatique », « l’amélioration des performances énergétiques des équipements (…) passe par la réduction de leurs besoins en énergie grâce à des travaux d’isolation, de chauffage, par le recours à des systèmes efficaces pour limiter la consommation d’énergie et enfin, par le déploiement des énergies renouvelables. »

Alexandre Terrini

Gymnase de Saint-Ouen l’Aumône

Gilbert Dérus, maire-adjoint aux Sports de Saint-Ouen l’Aumône