Saxophoniste et professeur de musique, Maria Beatriz d’Anna a fondé le groupe QUART’elles qui se propose notamment d’animer les compétitions sportives en tout genre. Séduite par cette initiative féminine qui allie sport et culture en s’inscrivant dans le projet de l’olympiade culturelle de Paris 2024, le CROS Île-de-France vous propose de partir à sa rencontre.
Comment est venue l’idée de constituer votre QUART’elles ?
Au départ, j’avais envie de créer un groupe musical avec des copines mais pas uniquement. Or, lorsque j’ai commencé à me renseigner, je me suis rendu compte qu’il n’y avait pratiquement pas de filles au sein des fanfares et des bandas professionnelles. À part les orchestres, le milieu musical est réservé aux hommes, en particulier pour les instruments que sont le saxo, le trombone ou la batterie. J’ai eu envie de mettre fin à ce clivage. C’est pourquoi j’ai décidé de monter un quartette uniquement composé de filles. Il comprend quatre instruments : un saxophone soprano, un saxophone baryton, des percussions et enfin, un saxophone ténor ou un trombone selon que l’on souhaite avoir un son plus ou moins fort. L’avantage du quartette est que nous pouvons animer aussi bien le moment de convivialité qui précède ou qui suit un évènement sportif que l’épreuve elle-même. Cela permet d’avoir beaucoup plus de souplesse et d’adaptabilité que si nous étions davantage de musiciennes. Le plus souvent, on nous demande d’ailleurs d’être itinérantes tout au long de la manifestation. Nous pouvons aussi nous costumer.
Quels sont vos projets ?
Nous nous produisons lors de divers évènements qu’ils soient sportifs ou non, comme la course Odysséa, les marchés de Noël, les carnavals etc. En effet, j’ai été handballeuse de niveau national en universitaire et j’adorais quand des groupes nous soutenaient au cours de nos matchs. Même chose lors des rencontres de hockey-sur-glace auxquelles j’assiste régulièrement. Le live, c’est quand même plus sympa que de mettre un CD et de lancer la sono ! Plus largement, nous désirons représenter et promouvoir le sport féminin dans le cadre d’un groupe avec des instruments qui ont été trop longtemps réservés aux hommes. Cependant, nous aimerions jouer de la musique pour le sport français et francilien dans son ensemble, sans distinction de sexe. Ce serait rigolo de voir des nanas avec des cuivres et des percussions dans les gradins pour un match masculin de foot, de rugby ou autre.
Une fanfare, ce n’est pas désuet, au contraire
Les clubs sont-ils enclins à franchir le pas ?
Oui. Ils ne trouvent pas du tout qu’une fanfare, ce soit désuet, au contraire. Pour eux, c’est une très bonne idée à laquelle beaucoup n’avaient, jusque-là, jamais pensé. Cependant, cette année, les choses risquent d’être compliquées vu la situation actuelle du pays sur le plan sanitaire. Nous pouvons jouer en intérieur ou en extérieur à condition d’être protégées de la pluie car l’eau détériore nos instruments. Dans tous les cas, la musique génère de la convivialité et de la joie à l’intention des spectateurs de tous les âges car notre répertoire est extrêmement large. C’est la mission première des fanfares lors des manifestations publiques.
Propos recueillis par Alexandre Terrini
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