Cette discipline extrêmement spectaculaire apporte un vent de fraîcheur et véritablement novateur parmi les sports de ballon. Et l’Île-de-France est appelée à être le vaisseau amiral de son déploiement dans l’Hexagone. Autant d’excellentes raisons que l’on s’intéresse à elle.

Le concept

Imaginez une table de tennis de table arquée des deux côtés avec un filet en plexiglas au milieu, deux joueurs – ou quatre s’il s’agit de doubles, lesquels peuvent être mixtes – qui se renvoient un ballon avec toutes les parties du corps sauf les mains et les bras, la balle devant rebondir dans le camp adverse mais ne jamais toucher le sol. Les matchs, eux, sont disputés au meilleur des trois sets avec un système de notation en douze points, le service alternant de part et d’autre. Voici un résumé du teqball qui donne à voir sa philosophie autant que ses attraits.

Les vertus

Lorsque l’on regarde l’ex-star du ballon rond, le Brésilien Ronaldinho, autrefois magicien et virtuose des terrains, déployer ses talents au teqball, on a, de prime abord, l’humilité de penser que cette discipline n’est pas faite pour le commun des mortels mais s’adresse uniquement à ceux qui ont déjà un passé plus ou moins solide de footeux. Erreur, répond, en souriant, Jawad El Hajri, Président de la Fédération nationale de teqball (FNTEQ), par ailleurs ancien footballeur professionnel et international marocain : « Notre mission est précisément de battre en brèche cette idée reçue. Lorsque nous disons que le teqball est fait pour tout le monde, c’est réellement le cas ! Il est en effet basé sur la technique, laquelle s’acquiert à force de travail. On ne naît pas avec. En outre, la table agit comme un outil de répétition qui favorise l’acquisition de la gestuelle et donc la progression. Cette discipline est par essence ludique, si bien que l’on arrive rapidement à prendre du plaisir et à s’amuser. » Au bout de trois mois d’entraînement, il est possible d’en maîtriser les bases. Sachant que pour les néophytes, il est envisageable d’assouplir les règles afin qu’elles ne soient pas, au départ, entravantes.

L’essor

Discipline récente, le teqball est donc régi par la Fédération nationale de teqball (FNTEQ – www.fnteq.fr), fondée en avril 2018 sous l’appellation Association française de teqball (AFTEQ). Elle est affiliée à la Fédération internationale de teqball (FITEQ). Cette dernière est elle-même membre permanent du GAISF qui regroupe l’ensemble des fédérations sportives internationales. À terme, la FNTEQ entend solliciter l’octroi de l’agrément ministériel, lequel parachèvera sa reconnaissance dans le paysage sportif tricolore.

Par ailleurs, dès 2018, la FNTEQ a co-organisé, avec la FITEQ, la deuxième édition de la Coupe du monde, à Reims. Un an plus tard, elle a été la première composante de la FITEQ à mettre sur pied un championnat national, en l’occurrence, le Circuit Teqball France 2019. Celui-ci se décline en plusieurs étapes qui sont autant d’occasions pour les meilleurs joueurs français de s’affronter tout au long l’année. Outre cette vitrine, la Fédération nationale de teqball a initié, l’année dernière, un programme de développement sur l’ensemble du territoire destiné à favoriser l’émergence de nouveaux clubs et, par récurrence, d’étoffer la base des pratiquants dénommés teqers. Il consiste notamment à offrir des tables et des stages de formation.

en Île-de-France

« La région francilienne est sans doute l’un des plus importants viviers de joueurs au monde, assure Jawad El Hajri. Elle doit devenir pionnière mais pas seulement dans les zones urbaines. En effet, l’équipement de teqball peut être aisément implanté partout, y compris dans les zones rurales, en intérieur comme en extérieur. »

Pour l’heure, il est ardu de recenser précisément le nombre de Franciliens qui s’y adonnent d’autant que les aspects loisir et compétition sont encore très imbriqués. Néanmoins, on estime que près de 10.000 adeptes tentent d’apprivoiser le ballon rond sur une table, en particulier, bien sûr, au sein des associations dédiées au football. Pour le reste, une petite trentaine d’entités où l’on se consacre exclusivement au teqball existent déjà ou sont actuellement en phase de création. L’idée est également d’inviter les clubs de foot à ouvrir une section de teqball, non seulement pour étoffer leur offre de pratiques mais également pour permettre à leurs ouailles de s’aguerrir et d’avoir des perspectives sportives supplémentaires. « C’est aussi un moyen pour eux de conquérir de nouveaux publics dans la mesure où le teqball est réellement innovant et séduit beaucoup les jeunes », suggère le Président de la FNTEQ.

Dans cette optique, Jawad El Hajri aspire à s’appuyer sur le Cros Île-de-France, par exemple sous la forme d’un partenariat. Au nom d’une vision et d’objectifs partagés. « En effet, insiste-t-il, le teqball répond a beaucoup de problématiques et d’abord, à celle du sport pour toutes et tous. Il est en effet intergénérationnel puisqu’il s’adresse aux 10-65 ans. Il se caractérise également par la mixité de genre et d’inclusion sociale ainsi que par son accessibilité à certaines personnes en situation de handicap. »

Alexandre Terrini