Le Président du Comité d’Île-de-France de la Fédération Française d’Études et de Sports Sous-Marins (FFESSM) explique comment cette dernière a contribué à aider, sur le plan logistique, des établissements sanitaires et médicaux-sociaux à lutter contre la pandémie du Covid-19.
Le Comité d’Île-de-France de la FFESSM a, à sa manière, versé son écot à la prise en charge des personnes atteintes par le Covid-19
L’Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (Ehpad) Les jardins d’Iroise, à Saint-Gratien, dans le Val-d’Oise, a effectivement sollicité le Comité pour que nous lui donnions les trois bouteilles d’oxygène médical que nous avions en stock à la base fédérale de Beaumont-sur-Oise. Nous possédons en effet du matériel d’oxygénothérapie pour faire face aux éventuels accidents de plongée. Il s’agit de matériel médical de secouriste. Par ailleurs, d’autres clubs de plongée franciliens en ont fait de même avec des Ehpad voisins. Il faut savoir que le 30 mars, j’ai reçu un mail de l’Agence Régionale de Santé (ARS) qui m’a demandé de répertorier l’ensemble du matériel d’oxygénothérapie dont disposent nos clubs. Le 6 avril, nous lui avons remis la liste complète avec les coordonnées des référents de chaque club mais aussi de nos Comités Départementaux. J’ai également suggéré à l’ARS de contacter les collectivités locales et les organismes gestionnaires de piscines car ces dernières possèdent, elles aussi, des bouteilles d’oxygène médical. L’important est de sauver des vies. Nous avons donné tout ce que nous pouvions sans signer la moindre convention avec les Ehpad. Nous n’avons pas réfléchi à ça. La vie des gens d’abord !
Vous n’avez pas fourni que de l’oxygène ?
Non. Le 31 mars, le club de Sèvres nous a contacté. Son Président nous a expliqué que l’un des adhérents, qui est médecin et qui travaille à la clinique Ambroise Paré de Neuilly-sur-Seine, cherchait à collecter un maximum de masques de plongée Décathlon du modèle Easybreath, même déjà portés. Il s’agit en effet d’un masque intégral qui peut être utilisé pour ventiler les patients atteints par le coronavirus. Pour cela, il suffit juste d’adapter l’embout qui se situe sur la partie supérieure. Nous avons donc sollicité tous les clubs franciliens pour qu’ils envoient les exemplaires dont ils disposaient. Ce qu’ils ont fait.
Nous avons donné du matériel d’oxygénothérapie à des Ehpad
Le Comité d’Île-de-France de la FFESSM, c’est combien de bataillons ?
30 000 licenciés répartis au sein de 450 clubs. La plupart pratiquent en piscine ou dans des fosses, comme à Villeneuve-la-Garenne, Conflans-Sainte-Honorine, Marne et Gondoire ou encore à Anthony ainsi qu’à la base de plongée de Beaumont-sur-Oise, laquelle est la seule de la région. Elle a l’avantage d’être un site naturel puisque le lac a une profondeur qui avoisine vingt-huit-mètres. En Île-de-France, il est possible de passer les Niveaux 1 et 2 ainsi que le monitorat 1er degré. Par ailleurs, nous préparons aux Niveaux 3, 4 et 5. L’objectif des formations est d’acquérir toujours plus d’autonomie dans l’eau et de maîtriser les gestes de sauvetage dans la mesure où l’élément qui prime est, dans tous les cas, la solidarité entre les plongeurs. Pour le reste, nous sommes purement associatifs. Aucun dirigeant n’est appointé au sein de FFESSM. L’esprit qui règne au sein des clubs est très familial. Ils forment les licenciés et organisent souvent des voyages non seulement en France mais aussi aux quatre coins de la planète.
Faire de la plongée, coûte-t-il cher ?
Pas du tout. Le montant moyen des cotisations dans les clubs est de l’ordre de 200 euros par an pour une séance par semaine. Par ailleurs, nous fournissons le matériel, à savoir la bouteille, le détendeur, la combinaison, la ceinture de plomb etc. En règle générale, les pratiquants s’achètent surtout les palmes, le masque et le tuba. Beaucoup de nos nouveaux licenciés viennent dans nos clubs parce qu’ils sont désireux de se former après avoir passé un baptême de plongée en vacances. Et ce, d’autant que la discipline est accessible à tous les âges, de sept à soixante-dix-sept ans.
La Fédération Française d’Études et de Sports Sous-Marins ne se limite pas à la pongée avec bouteille ?
Non. Elle regroupe treize activités différentes : l’apnée qui comprend aussi des niveaux de pratique et de monitorat, le hockey subaquatique, le tir sur cible, la nage avec monopalme ou encore, la plongée sportive en piscine qui consiste à effectuer des parcours chronométrés sous l’eau.
Propos recueillis par Alexandre Terrini