Dans un rapport intitulé « Stratégie d’accompagnement de la Région Île-de-France à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024 », la collectivité territoriale détaille notamment les contours de son action destinée à doter le territoire francilien des structures qui lui font à ce jour défaut pour permettre à une part encore plus importante de la population de faire du sport.

Sport pour tous, sport santé et sport bien-être

L’Île-de-France abrite près de 2,4 millions de licenciés, plus de 19 000 clubs, le tout générant 100 000 emplois liés au sport. Sans compter un peu plus de 7 millions de Franciliens qui pratiquent régulièrement une activité physique. Suffisant pour inciter les instances régionales à profiter de l’échéance de Paris 2024 afin de favoriser l’essor du sport pour tous, du sport santé et du sport bien-être. Ce qui induit de rendre les équipements et la pratique plus accessibles aux personnes en situation de handicap mais aussi aux femmes, aux jeunes et aux seniors, notamment dans les zones prioritaires sensibles (Quartiers prioritaires de la ville – QPV) et rurales. D’où le souci d’agir avec une vision à long terme et un objectif de pérennisation. « L’organisation des Jeux doit s’appuyer sur des actions inscrites dans le temps en faveur du sport », affirme le Conseil régional.

Des équipements sportifs structurants de proximité

Dans cette optique, la Région entend miser sur son pouvoir d’initiative et de décision dans le domaine de l’aménagement du territoire pour résorber autant que possible le déficit d’équipements sportifs de qualité adaptés à la pratique pour tous. C’est pourquoi elle accentuera son soutien au développement d’équipements structurants et de proximité avec l’objectif d’encourager la mixité sociale et de genre en matière de pratique sportive. Et ce, en épousant l’ère du temps et les nouvelles demandes du public. Plus précisément, ces équipements auront vocation à répondre aux nouvelles formes de pratiques de personnes licenciées ou non, adeptes des disciplines traditionnelles ou émergentes, en libre accès ou pas. Dans ce cadre, la Région a financé, en 2017, 154 équipements dont 101 de proximité, pour un montant total de plus de 8 millions d’euros.

Le CREPS de Chatenay-Malabry

Outre le sport tous, elle entend, bien sûr, dans les perspective deS Jeux, ne pas négliger le haut niveau et contribuer à la réalisation de l’objectif visé, à savoir 80 médailles dans l’escarcelle de la délégation tricolore aux Jeux de Paris 2024. Pour cela, il importe de rendre encore plus performantes les infrastructures dédiées à l’entraînement et à la formation de la génération d’athlètes Paris 2024. La Région Île-de-France entend donc accompagner l’essor du Centre de ressources, d’expertise et de performance sportives (CREPS) de Chatenay-Malabry, lequel accueille actuellement 210 sportifs représentant 13 fédérations. Ce qui signifie que les locaux, les équipements sportifs et les futurs lieux de vie des pensionnaires seront rénovés. Sans compter un projet de collaboration avec l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP).

Les îles de loisirs

Elles « représentent des lieux d’animation sportive et culturelle pour sensibiliser le grand public aux Jeux olympiques et paralympiques à travers une démarche ludique et récréative. Tout au long de l’année, elles sont à la fois des lieux privilégiés de pratique grâce aux nombreuses activités qu’elles proposent et les manifestations qu’elles organisent régulièrement, mais également des points d’appui pour le mouvement sportif qui y trouve des hébergements et des espaces d’entraînement », résume le Conseil régional. Là encore, la perspective du rendez-vous olympique de 2024 va inciter la collectivité territoriale régionale à promouvoir ces bases dont les principales vertus sont de « rendre la pratique d’activités physiques et sportives accessible à tous les jeunes Franciliens » et de « favoriser l’accès à des activités d’éducation artistique ou culturelle ».

Ainsi, les deux îles de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines et Vaires-Torcy, qui accueilleront des équipements olympiques, «  pourraient être des territoires d’expérimentation pour le développement d’une destination de tourisme sportif » et « des lieux privilégiés pour irriguer la culture des Jeux dans leurs territoires respectifs ». Et ce, au point de faire que l’île de Vaires-Torcy la première station urbaine de sport nature en Europe.

L’handisport

Enfin, les Jeux paralympiques de Paris, qui se tiendront du 28 août au 8 septembre 2024, sont une opportunité, pour la Région, d’aider les 270 clubs spécialisés dans la pratique sportive des personnes en situation de handicap et leurs 6 400 licenciés. Comment ? En les dotant de matériels et d’équipements adaptés. Autre levier : inscrire l’handisport comme l’une des priorités des conventions conclues avec les comités sportifs régionaux, les ligues sportives régionales et les fédérations sportives.

CNDS au soutien

Le Centre national pour le développement du sport (CNDS) est également un acteur essentiel en matière de création d’équipements dans les régions. « Concernant l’Île-de-France, explique Nicolas Belloir, Président du Comité de programmation du CNDS, notre ligne de conduite est une ligne de conduite nationale qui appuie les projets conformément aux schémas directeurs des fédérations en matière d’équipements sportifs. Néanmoins, il y a une singularité de la région Île-de-France. Elle consiste à mixer les schémas directeurs des fédérations avec les problématiques liées au territoire francilien, en particulier en termes d’équipements carencés ou encore, d’accessibilité en fonction des horaires mais aussi entre les hommes les femmes. Dans les avis que nous rendons, nous donnons la priorité à ces critères-là. Pour ce qui est de la nature des équipements, nous fonctionnons avec les fédérations et là, on est plutôt sur des équipements typés et spécifiques liés à la discipline en question. Cependant, nous sommes également attentifs aux équipements liés à au développement du sport pour tous et qui sont davantage portés par les collectivités locales que par les fédérations. Le but est de favoriser un équilibre entre les deux et non pas l’un plus que l’autre. »

Télécharger le rapport de la région Île-de-France

Alexandre Terrini