Source CoSMoS
Menée début septembre, la 11e enquête CoSMoS met en lumière les difficultés liées à l’instauration du Pass sanitaire dans le sport, à la veille de la rentrée.
Le Pass sanitaire est une mesure indispensable pour éviter tout nouveau confinement. Mais les structures du sport sont prises en étau par une double contrainte : la baisse de fréquentation, et les difficultés RH. Ce qui complique la reprise en pleine rentrée, période cruciale qui détermine la réussite de toute une saison.
Philippe Diallo, Président du CoSMoS
L’introduction en demi-teinte du Pass sanitaire dans le sport
L’introduction du Pass sanitaire le 21 juillet dernier a fortement impacté le secteur du sport, dont les activités sont largement orientées vers l’accueil de publics. 85% des structures se voient ainsi obligées de contrôler leurs usagers.
Seule une minorité (31,9%) ne rencontre pas de difficulté particulière quant à sa mise en place auprès de son public. Aussi, seuls 48% ont installé facilement leur dispositif de contrôle, tandis que 19,5% annoncent n’avoir tout simplement pas encore réussi à l’instaurer efficacement.
Une grande partie pointe l’insatisfaction de la clientèle (45,2%). Plus de 34% des structures capables de l’estimer constatent des baisses de fréquentation et de CA significatives, supérieures à 20% depuis la mise en place du Pass sanitaire fin juillet. En pleine période de rentrée, moment décisif de la saison, les craintes se focalisent dorénavant sur les inscriptions, avec pour horizon l’obligation de présentation du pass pour les mineurs de plus de 12 ans. Pour 67,4% de ceux capables de l’estimer, la fréquentation de leur structure pourrait chuter d’au moins 10%.
Le caractère chronophage des contrôles est également mis en avant (36,6%) pour des structures n’ayant pas forcément à disposition les ressources humaines et matérielles suffisantes. De plus, si dans une grande majorité des cas, le Pass sanitaire est globalement accepté par les employés du secteur (84,9% des structures ne rencontrent aucun problème), dans les cas où il existe un conflit, la situation peut rapidement se compliquer sur le plan managérial. Dans 65% des cas, un entretien n’a pas suffi à régler le différend. Aussi, 43% des employeurs ont déjà ou envisagent de suspendre des contrats de travail. Si une légère majorité (50,9%) serait prête à aller jusqu’au licenciement (si la possibilité légale leur était donnée), une large partie fait preuve de prudence sur ce sujet sensible (35,9% NSP).
34,8% des structures interrogées ont constaté des désengagements de bénévoles ne souhaitant pas présenter de Pass sanitaire et pourtant au cœur de notre système sportif.
Un secteur sinistré encore fragile
Sur un plan socioéconomique plus large, certaines données doivent inciter à l’optimisme. Le recours à l’activité partielle continue à chuter, puisque seuls 9,4% des structures sont concernées contre encore 36,6% en juillet dernier. Les sondés ont confirmé leur intention d’embaucher à la rentrée (31,5% contre 34,1% en juillet dernier). L’apprentissage et le CDI sont les types de contrat les plus plébiscités (37,2% et 35,1%). Par ailleurs, ce sont désormais 49% (contre 41,8% en juillet) qui estiment les mesures d’aides gouvernementales suffisantes.
Néanmoins, les craintes exprimées par le secteur vis-à-vis des prochains mois sont plus marquées qu’en juillet. Bien qu’en léger recul, la proportion de structures disposant au maximum de 6 mois de trésorerie reste très importante (56,9%, -2,6 pts). Pourtant, ce sont désormais 43,6% des sondés (+7,7 pts) qui ont remboursé à leurs adhérents/clients des prestations empêchées par la crise. Dans ce contexte financier toujours tendu, ils sont à présent 67,9% (+2,1 pts) à craindre de ne pas voir revenir leurs fidèles en cette période cruciale de rentrée. 40% des structures interrogées estiment que la perte de recette pourrait être supérieure à 20% de leur budget annuel.