Le Comité Éthique & Sport est une structure indépendante, née en 2013, à l’initiative de professionnels du sport désireux de lutter contre toutes les formes de violence et de préserver les valeurs du sport. Quitte, pour cela, à initier un dialogue constructif avec le mouvement sportif et à diligenter les actions qui s’imposent. À cet égard, la récente publication de l’enquête sur les mixités, menée en 2018, illustre l’ampleur de la tâche au regard des maux qui continuent de gangrener le sport.  

L’égalité hommes-femmes

49 % des personnes interrogées estiment qu’il existe une discrimination positive à l’égard des femmes dans le sport. Et ce, sachant que sept personnes sur dix ont le sentiment d’avoir été discriminées en raison de leur genre dont près de la moitié à plusieurs reprises. En clair, le sexisme existait encore en 2018. D’où la nécessité, aux yeux des sondés, de mesures proactives et correctrices. D’autant que la légitimité des femmes pour entraîner des hommes dans le sport est avérée pour la quasi-totalité (98 %) de l’échantillon. Même constat pour ce qui est du management (97 %). Un constat qui fondent les actions initiées par le CROS Île-de-France pour favoriser la mixité, telles Sport en Filles, Sport en Eau et Sport en Mixte. Sport en Filles Été se tiendra du 9 au 11 juillet et Sport en Eau du 16 au 18 juillet.

L’homophobie

Elle est également extrêmement prégnante dans le sport. Ainsi, 27 % des sondés affirment que l’homosexualité n’est pas acceptée dans le sport amateur, en France. Et près de six personnes sur dix avouent ne pas connaître de dispositif pour lutter contre les discriminations homophobes. Dans ce contexte, le soutien du CROS Île-de-France au Gay Games, qui se sont déroulés l’année dernière à Paris, prend tout son sens.

Le handicap

Même cette cause ne génère pas un soutien unanime sur le terrain et alimente des comportements condamnables. En effet, 12 % de l’échantillon déclare avoir déjà assisté à une agression liée à un handicap tandis que 6 % ont déjà subi des discriminations en raison d’un handicap. Dans un autre registre, 90 % sont persuadés qu’il est compliqué de pratiquer un sport en France lorsque l’on présente un handicap. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que 42 % prétendent qu’il n’existe aucune fédération ou structure sportive nationale qui soit dirigée par une personne en situation de handicap. Ce qui, certes, est faire peu de cas du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) et de la Fédération Française Handisport (FFH). Dans ce domaine également, le CROS Île-de-France lutte pour un accès égal de tous à la pratique sportive, par exemple, en étant partenaire d’épreuves comme la Coupe de France de rugby-fauteuil

Le racisme

Il s’agit, là aussi, d’un fléau endémique quand on sait 34 % des sondés ont été confrontés au racisme dans le monde du sport. Si bien que 43 % sont convaincus qu’il est compliqué de s’adonner à un sport, en France, selon sa couleur de peau, laquelle peut, de surcroît, être, pour 27 %, un frein à la pratique du sport de haut niveau. Et ce, quand bien même près de 10 % des répondants avouent avoir eux-mêmes… déjà eu un préjugé négatif envers une personne en raison de sa couleur de peau. Un hiatus à lui seul révélateur de l’ampleur du travail de pédagogie qu’il reste à accomplir.

Alexandre Terrini

Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’enquête sur le site du Comité Éthique & Sport en cliquant ici.