Sous la houlette de la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, Vice-championne Olympique du 200 mètres dos en 2000, à Sydney, le ministère des Sports entend réduire drastiquement le nombre de noyades et autres accidents aquatiques. Pour cela, il met l’accent sur l’apprentissage de la natation aux plus jeunes. Les clubs franciliens sont invités à les accueillir, en particulier dans le cadre de l’opération Savoir nager.
Dans le cadre du Plan Prévenir les noyades et développer l’aisance aquatique, les pouvoirs publics ont déployé deux dispositifs gratuits et complémentaires à l’intention des enfants pour qu’ils se familiarisent très tôt avec l’eau. Le premier, intitulé Aisance aquatique, s’adresse, sous forme de stages durant le temps scolaire, périscolaire et extrascolaire, aux 4-6 ans qui ne savent pas nager ; le second, baptisé J’apprends à nager, concerne les 6-12 ans se trouvant dans la même situation et résidant prioritairement dans les zones dites carencées (Quartiers prioritaires de la Ville – QPV et Zones de revitalisation rurale – ZRR).
Les clubs franciliens confrontés à des écueils logistiques
Ces derniers ont la possibilité de prendre des cours essentiellement pendant les vacances scolaires ou le week-end, voire lors des activités périscolaires. De fait, la formule J’apprends à nager se décline sous la forme de dix sessions d’une heure. Des groupes de quinze enfants au maximum sont encadrés conformément aux exigences de la circulaire relative à l’enseignement de la natation dans les 1er et 2nd degrés. C’est pourquoi le tout a lieu dans les associations affiliées à la Fédération Française de Natation (FFN), lesquelles ont les compétences pour ce faire. Sachant qu’à l’issue de ce cursus, la capacité effective de savoir nager est dûment évaluée puisque les candidats doivent passer avec succès le test Sauv’Nage qui valide l’aptitude à produire des entrées volontaires ou à répondre à des entrées involontaires dans l’eau en grande profondeur, à flotter, à se déplacer et à s’orienter sur et sous l’eau ou encore, à effectuer des apnées supérieures ou égales à dix secondes tout en maîtrisant les échanges respiratoires.
Actuellement, seuls 20 % des clubs franciliens se sont inscrits dans la démarche. Non pas qu’ils freinent des quatre fers, loin de là. Simplement, ils sont confrontés à des écueils logistiques qui les empêchent de s’investir davantage, notamment si le gestionnaire de la structure ne se montre pas proactif. En l’occurrence, le manque de créneaux horaires et d’enseignants disponibles pour programmer ces initiations en sus des entraînements des licenciés tout au long de la saison, a fortiori durant les congés scolaires qui sont des périodes où beaucoup de clubs ont souvent moins, voire pas accès aux piscines, les lignes d’eau étant alors réaffectées au grand public.
Participer à cet effort national de civisme nautique
« La Ligue les aide au maximum à mettre en place ces deux actions, assure son Président Jean-Jacques Beurrier. Elle en fait la promotion et les incitent à se faire référencer par la Fédération, ce qui leur permet de percevoir une aide de la FFN lorsqu’ils répondent au cahier de charges. A nos yeux, il est essentiel que les gamins sachent nager d’autant que ce n’est pas le cas d’une majorité d’entre eux lorsqu’ils entrent en sixième. La déperdition est en effet extrêmement importante. Nous voulons participer à cet effort national de civisme nautique si je puis dire. »
À noter qu’en Île-de-France, la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DRJCS) pilote, coordonne et anime l’ensemble du dispositif de soutien à l’enseignement de la natation en s’appuyant sur les acteurs du sport en partenariat avec les collectivités locales propriétaires des piscines publiques. La DRJSCS est, en outre, en capacité de subventionner, par le biais de l’Agence nationale du Sport, le Comité régional, les Comités départementaux et les clubs de la FFN qui s’approprieraient ce projet citoyen. En 2020, elle dispose ainsi d’une manne de près de 5 000 000 euros à l’intention des instances qui agissent pour généraliser l’aisance aquatique et/ou la maîtrise de la natation dans l’ensemble de la population.
Le CROS Île-de-France s’inscrit pleinement dans ces dispositifs en organisant différentes opérations chaque année : Sport en Eau, Aqua Tests et J’Apprends à Nager.
Alexandre Terrini