Source CNOSF
Lundi 1er février, au premier jour de la Semaine Olympique et Paralympique 2021, la Maison du sport français a accueilli les ministres Jean-Michel Blanquer, Roxana Maracineanu et Sophie Cluzel pour la signature de conventions « Éducation » avec quatorze Fédérations.
Les conventions signées par l’État avec les Fédérations sportives et associant l’Union sportive des écoles primaires (USEP) et l’Union nationale du sport scolaire (UNSS) visent à favoriser la pratique sportive des élèves, l’élaboration de ressources pédagogiques et la formation des enseignants. Ces conventions signées au niveau national doivent pouvoir être déclinées au niveau local et favoriser le rapprochement écoles et clubs, milieu scolaire et monde sportif.
Les conventions, signées pour une durée de quatre ans, contractualisent l’engagement des signataires afin de favoriser la pratique de l’activité concernée, faciliter l’accès aux installations sportives et accompagner les actions prévues.
À cette occasion, Jean-Michel Blanquer a notamment rappelé les grandes priorités et orientations sportives que sont pour son ministère, l’aisance aquatique dès la maternelle, le savoir rouler à vélo à l’école, la création d’un baccalauréat professionnel métiers du sport, la création d’un enseignement de spécialités dans le cadre de la réforme du baccalauréat, la scolarité des sportifs de haut-niveau, le sport pour les jeunes en situation de handicap, et le dispositif de 30 minutes d’activités journalières, mesure emblématique pour lutter contre la sédentarité des enfants et adolescents.
Ces signatures revêtent un caractère spécial, elles illustrent tout l’intérêt qu’il y a dans le rapprochement entre l’Éducation nationale et le Sport parce que tous les jeunes sont à l’école et nous avons envie que tous les jeunes soient dans les clubs. Il n’y a rien de plus logique que d’espérer qu’à travers les fédérations scolaires, il y ait un rapprochement qui soit encore plus important entre le monde de l’éducation et le milieu sportif.
Personne n’ignore l’extension des chiffres liés à l’obésité, qui sont directement corrélés à la baisse des activités physiques des jeunes générations. À partir de l’âge de 11 ans, tous les jeunes connaissent une baisse de leur activité physique (…). À nous d’en prendre la mesure sociétale, sans aucun fatalisme et avec évidemment une perspective de santé physique bien sûr, mais aussi psychologique. Sur le long terme, nous voulons l’habitude d’une pratique sportive régulière, à l’école et en club. Cela doit s’imposer comme un style de vie, même comme une éthique de vie. Le sport n’est pas seulement une question de santé physique, c’est une question d’état d’esprit. (…) Les valeurs du sport sont, au fond, très convergentes avec les valeurs de la République. Ce sont des valeurs vécues par nos enfants et adolescents que nous leur transmettons de cette façon. (…)
Il est très important de montrer que ce rapprochement fait de vous, les fédérations, de véritables acteurs socio-éducatifs de la France. Cette vision c’est de faire des clubs, sur le terrain, de véritables acteurs de l’éducation populaire, de l’éducation périscolaire, extra-scolaire. (…)
L’objectif est d’envoyer un signal à la société française qui est que l’Education nationale est mobilisée pour le sport, pour l’activité physique des élèves et que le monde du sport est mobilisé pour l’Education et que cette interrelation est pleine de potentiel pour l’avenir
Le rapprochement entre l’Education nationale et le ministère des Sports témoigne de notre volonté, de notre conviction de mieux articuler l’Education et le Sport. Mais cet engagement ne peut se faire qu’en partenariat avec le mouvement sportif. C’est le sens des conventions que nous allons signer aujourd’hui. Ce rapprochement doit permettre de renforcer la place du sport à l’école aussi bien pour les pratiques pour tous, le sport pour tous, mais aussi pour que nos talents, les talents que vous avez au sein de vos fédérations, puissent s’exprimer le mieux possible et que l’on puisse travailler aussi à une plus grande flexibilité de leur parcours scolaire, leur parcours d’étudiants, leur parcours professionnel, pour que cela puisse s’agencer au mieux avec leur parcours sportif, quand ils sont en carrière mais également lorsqu’ils ont fini leur carrière sportive.
Vous êtes de nombreuses fédérations à avoir signé des partenariats avec l’Education nationale et je crois que maintenant, il faut travailler sur des déclinaisons territoriales au niveau de chaque académie régionale, voire au niveau de chaque académie, pour prendre en considération les spécificités et les besoins des territoires de vos comités régionaux, de vos comités départementaux, pour qu’elles s’agencent au mieux, qu’elles rentrent le plus possible dans les grandes orientations vers lesquelles on se propose ensemble d’aller dans les conventions nationales.
Cette signature va nous permettre de rapprocher encore les acteurs. Se connaitre, mieux se connaitre, pour coopérer au mieux, avec des expertises différentes. (…) Favoriser la pratique du sport pour tous, ensemble, est bien l’enjeu. Un enjeu formidable de société inclusive. (…)
Les éducateurs sportifs ont besoin de l’expertise des ressources spécialisées pour comprendre comment fonctionne un enfant, un adulte en situation de handicap, au-delà des adaptations de matériel. Il nous faut travailler sur la formation croisée, pour démystifier le handicap et, à l’école, accompagner les enseignants. (…)
Ces conventions sont une façon d’ancrer les coopérations possibles qui sont très importantes pour identifier les acteurs. Quand les enjeux du handicap avancent, c’est toute la société qui progresse et nous avons besoin de vous pour construire cette société inclusive.
Nous sommes tous ici réunis pour partager un objectif commun : celui d’augmenter la pratique et l’activité physique et sportive des enfants à l’école et en-dehors. Nous partageons l’importance de donner toute sa place au corps à l’école, d’aider les enfants à développer une disponibilité corporelle qui leur permettra de mieux réussir dans leurs apprentissages mais aussi de mieux s’insérer dans la société. Pour augmenter, il faut déjà s’appuyer sur l’existant, les trois heures d’enseignement d’EPS et le sport scolaire, qu’il faut préserver et même renforcer. L’augmentation s’exprime de deux façons, d’abord par les 30 minutes d’activités physiques quotidiennes, qui doivent permettre aux enfants de prendre le réflexe de cette activité physique à tout moment de la journée, en totale autonomie. Elle s’exprime aussi dans le renforcement des passerelles entre l’école et les fédérations sportives. Ce renforcement doit prendre la forme de réelles collaborations au niveau local, parce que c’est là que nous ferons vivre les projets. Peut-être même qu’ils pourront vivre au sein d’un conseil local des activités physique et sportives, un espace dédié aux échanges qui permettra la mise en relation des acteurs, qui permettra d’élaborer un projet sportif coconstruit qui prenne en compte la continuité éducative et la synergie entre toutes les politiques locales, et qui permettra surtout d’établir un projet qui se construise dans le respect de chacune des entités.