Le Président du Comité Régional francilien de vol en planeur qui est membre du CROS Île-de-France, explique comment cette discipline s’est considérablement démocratisée et quels en sont les atouts.
Quelles sont les infrastructures franciliennes dédiées à la discipline ?
Le comité régional compte 900 licenciés qui se répartissent au sein de neuf clubs dont cinq principaux situés à Meaux-Coulommiers, Moret-Episy, Beynes, Buno-Bonnevaux et à Chérence.
Quel est le protocole pour débuter la discipline ?
Le mieux est d’effectuer d’abord un vol d’initiation en prenant rendez-vous dans un club. Pour une centaine d’euros, il est possible de voler en biplace pendant une petite demi-heure avec un pilote expérimenté. Cela permet de se rendre compte de ce qu’est le vol à voile et d’appréhender la sensation de voler sans moteur comme un oiseau. Ensuite, on suit une formation dispensée par des instructeurs certifiés, laquelle débouche sur la délivrance d’un brevet européen intitulé SPL pour Sailplane pilot licence. Plus on est jeune, plus l’apprentissage est aisé. Ainsi, un jeune pourra-t-il voler seul, en monoplace, au bout de 25 heures d’entraînement en biplace après avoir réussi les tests de l’Autorisation vol solo. Pour un senior, l’autonomie est envisageable au bout d’une quarantaine d’heures. On est entraîné à savoir décoller et, surtout, à se poser en sécurité un peu partout, y compris dans les champs et non pas seulement en local, sur la piste du club. Au total, pour passer la SPL, il faut avoir volé entre trente-cinq et soixante heures selon les aptitudes et les prédispositions de la personne.
Quels sont les atouts de la discipline ?
C’est un sport de pleine nature et écologique dans la mesure où il permet de parcourir des centaines de kilomètres sans consommer une goutte d’essence. Pour s’élancer, il existe trois possibilités : utiliser un treuil, souvent électrique, placé en bout de piste et qui tracte le planeur à 100 km/h avec un câble d’environ 800 mètres afin qu’il prenne de la vitesse et trouve ensuite des courants d’air chaud ascendants ; être remorqué par un avion ; enfin, opter pour un planeur à décollage autonome car doté d’un moteur que l’on coupe une fois qu’on est en l’air. En avion, on choisit un cap alors qu’en planeur, il faut tout le temps chercher des courants ascendants. C’est ce qui en fait le charme. Si bien qu’on ne vole pas souvent en ligne droite. Il faut accepter de descendre légèrement pour avoir de la vitesse et de la portance. On ne s’ennuie jamais car on est tout le temps en train de prendre des décisions. Et puis c’est un sport qui peut se pratiquer de 14 à plus de 80 ans et qui promeut l’égalité hommes-femmes puisque tous volent avec les mêmes planeurs et que les compétitions sont mixtes. Sur le plan éducatif, le vol en planeur est, on s’en doute, une école de rigueur et de responsabilité.
« Il est possible de voler beaucoup pour pas cher »
Dans l’imaginaire, le planeur est une pratique dangereuse associée à une accidentologie élevée…
C’est faux. C’est l’un des sports aériens les plus sûrs. Il y a très peu d’accidents, ne serait-ce que dans la mesure où la formation est exigeante. Le planeur nécessite de s’entraîner et donc de voler régulièrement. Par ailleurs, il convient de rappeler que les planeurs sont des aéronefs certifiés tout comme le sont les avions. Les contrôles et les directives de sécurité – visite annuelle, plans de maintenance etc. – sont identiques.
Autre idée reçue, faire du planeur, cela coûte très cher…
Là encore, ce n’est pas le cas. Pour effectuer une saison complète à raison, peu ou prou, d’un vol hebdomadaire, il faut compter en moyenne 1 000 euros pour un jeune de moins de vingt-cinq ans, qui bénéficie de tarifs préférentiels de la part de la Fédération, et 2 000 euros pour un adulte. Par ailleurs, le prix de l’heure de vol oscille entre 10 et 40 euros tandis qu’un lancement par treuil ne coûte pas plus de 10 euros. Contrairement à l’avion, il est donc possible de voler beaucoup pour pas cher. Enfin, le coût total de la formation pour passer la SPL varie de 2 000 euros pour un jeune à 3 500 euros environ pour un adulte.
Propos recueillis par Alexandre Terrini